Essai sur le libre arbitre

La philosophie, telle que la comprend et la pratique Schopenhauer, est une chasse aux illusions. Dans l'Essai sur le libre arbitre, traduit en 1877 et jamais rdit depuis, il dmontre que l'homme est incapable d'agir par lui-mme et il relgue au rang de mirage cette mystrieuse facult appele libre arbitre. L'homme est prisonnier de lui-mme. La seule libert dont il puisse disposer est une connaissance approfondie de soi. Leon que Freud, qui avait bien lu Schopenhauer, retiendra et qu'il appliquera sur un plan thrapeutique. Vision aussi trs moderne de la condition humaine. Les hommes sont responsables de ce qu'ils font mais innocents de ce qu'ils sont. A l'homme d'assumer le hasard de ce qu'il est. Le caractre est un destin.

A la question sommes-nous libres ? L'homme ordinaire rpond sans ambigut oui puisque nous pouvons faire ce que nous voulons. Si l'homme peut faire ce qu'il veut mais sa volont est-elle libre ? Peut-il choisir indiffremment en toute objectivit quand deux choix se prsentent lui ? De quoi dpend la volont elle-mme ? Ma volont ne dpend absolument que de moi seul ! Je peux vouloir ce que je veux : ce que je veux, c'est moi qui le veux . Schopenhauer dcrit ainsi l'esprit naf qui se contente de regarder les choses la surface. Mais de quoi dpend la volont elle-mme ? , demande le philosophe. Dans son Essai sur le libre arbitre, le penseur de Francfort pose d'entre de jeu comme solution l'nigme du libre arbitre que l'homme est un tre dtermin une fois pour toutes par son essence, possdant comme tous les autres tres de la nature des qualits individuelles fixes, persistantes, qui dterminent ncessairement ses diverses ractions en prsence des excitations extrieures.

Ainsi, Schopenhauer montre que l'action de chacun est rgie la fois par des motifs (qui sont extrieurs l'homme et dont il n'a aucun contrle) et par son moi c'est dire son essence (inchangeable et fixe pralablement). [schopenhauer.fr]