Isis et Osiris

Plutarque, dans ce trait, se propose d'expliquer la fable d'Isis et d'Osiris, deux divinits gyptiennes, et de rendre compte des opinions diffrentes auxquelles cette fable avait donn lieu. II l'a fait, dit l'abb Batteux, avec une sorte de gravit religieuse, qui annonce non-seulement les recherches et les soins de l'auteur, mais encore son respect pour le sujet qu'il traite.

On y remarque, en effet, que Plutarque n'a rien nglig pour s'instruire de tout ce qui pouvait jeter du jour sur une matire si obscure; qu'il a consult, tous les monuments connus de son temps ; qu'il a port mme ses recherches plus loin que l'Egypte; qu'il a puis, dans la doctrine allgorique de plusieurs autres peuples orientaux, des objets de comparaison qui pussent donner plus de poids au sentiment qu'il avait embrass. Il y expose l'opinion de Platon et de son cole sur les deux causes opposes, qui produisent tout ce qui se fait dans l'univers, l'une principe du bien, l'autre du mal ; la premire toujours occupe tablir dans le monde l'ordre et l'harmonie d'aprs lesquels il a t form, et qui sont analogues sa nature ; la seconde sans cesse applique contrarier les vues de l'autre, introduire dans l'univers les dsordres physiques et moraux qui en troublent l'conomie.

Cette opinion, que Plutarque a tablie plus d'une fois dans ses ouvrages, et dont il suit la trace travers les traditions de presque tous les peuples, tait son systme favori, et il fuit tous ses efforts pour y ramener les interprtations qu'il donne des diffrentes parties de la fable gyptienne d'Isis et d'Osiris.