Les courtisanes de l'ancienne Rome

Les courtisanes de l'ancienne Rome ne formaient pas, comme celles de l'ancienne Grce, une corporation aristocratique, qui avait, en quelque sorte, droit de cit dans les villes du Ploponnse, de l'Hellade, de l'Epire et de la Macdoine. Elles n'taient pas, comme les grandes htares grecques, admises vivre ouvertement au milieu des hommes les plus minents et les plus distingus de la Rpublique ou de l'Empire; elles n'avaient pas le privilge, comme leurs collgues hellniques, de recevoir une espce de culte admiratif et respectueux dans les crmonies publiques.

Des crivains grecs comme Callistrate, Apollodore, Antiphane ou Gorgias - dont les uvres sont perdues - avaient compos des traits et des histoires des htares grecques. Rien de tel Rome: il n'y a pas un seul crivain de l'ancienne Rome qui ait consacr sa plume clbrer les faits et gestes des illustres courtisanes romaines.

Mais les potes rotiques classiques vivaient avec elles et en clbraient les beauts, les avantages compars et les vertus. Ce sont eux qui nous font connatre la vie quotidienne de ces prtresses de Vnus d'un genre particulier. Les potes ont immortalis celles qui furent leurs compagnes bien-aimes - et dtestes! -, leurs inspiratrices - et leurs tortionnaires! - leurs admiratrices et leurs Muses ruineuses...

Ce sont donc Horace, Catulle, Tibulle, Properce et Martial qui nous fournissent les documents croustillants qui permettent de dresser un tableau - riche en anecdotes de premire main - de la vie des courtisanes clbres, d'Auguste Trajan (de 41 ans avant J.-C. - 100 ans aprs J.-C.)