Les Droits de l'Humanit

"L'homme n'est pas ncessairement le jouet d'une aveugle destine, la fatalit ne saurait tre qu'accidentelle ; nous pouvons quelque chose pour nous-mmes, car nous avons des devoirs." C. Secrtan

L'auteur a voulu dans ces pages noncer et justifier les vux forms aujourd'hui par le public clair relativement aux droits qu'une bonne lgislation doit consacrer. Leur cadre est donc celui d'un trait de droit naturel, dont l'ide dominante serait que le droit nat du devoir, mais que le juge du devoir tant la conscience individuelle, l'accomplissement n'en est exigible par voie de contrainte que dans la mesure indispensable la conservation des droits d'autrui.

En avance sur son temps l'gard de certaines questions socitales, Charles Secrtan - Juriste, enseignant, thologien protestant et philosophe suisse de renom - dfend par exemple l'mancipation fminine et soutient les minorits religieuses, sur la base d'une position intellectuelle visant faire de la libert personnelle et de la solidarit les cls de la question sociale.

Extrait :

L'tat, quel que soit le nom qu'on donne la chose, quelque soin qu'on prenne pour la gazer ou pour l'embellir, se trouve toujours en dernire analyse un arrangement par lequel un nombre quelconque de personnes arrive pouvoir contraindre les autres habitants de faire ce qu'elles ordonnent et de s'abstenir de ce qu'elles dfendent. Si l'on voit avec nous dans la libert personnelle le premier des biens naturels, en tant qu'elle est la condition indispensable et suffisante du seul bien rel, positif, absolu : la bont, l'excellence morale, le bien, tout court ; on confessera que l'tat est un pis-aller, un mal ncessaire, ou pour mieux dire un trs grand bien, certainement ; puisque nous tremblons tous l'ide de passer un quart d'heure sans sa protection dans le voisinage de nos frres ; mais un bien relatif, dont un mal est l'origine ; puisque ce qui se fait sous l'empire de la contrainte ne saurait participer au bien positif, dont le champ se trouve ainsi diminu.