Les Secrets les plus cachs de la Philosophie des Anciens

Comme je n'ai eu d'autre motif que d'obliger le Public, en lui faisant part des Curiosits que contient ce petit Ouvrage ; je ne me suis pas attach trop scrupuleusement le remplir de ces beaux termes dont la Langue Franaise est orne aujourd'hui, ni former ces brillantes phrases, qui donnent la vrit plus de grce un discours, mais qui n'augmente en rien l'essence du sujet que l'on traite. J'espre cependant que quoiqu'il ne s'y rencontre pas ce pompeux arrangement de mots, le Lecteur ne se repentira pas d'avoir donn quelques heures d'attention une Histoire qui renferme tant et de si surprenantes oprations, telles que je suis certain qu'aucun Philosophe ancien ni moderne n'en a crit de semblables et qui ne seraient jamais venues la connaissance de personne, si je n'avais pris le soin d'en faire un recueil d'autant plus curieux qu'il est trs exact, dans le temps mme que ce Philosophe les faisait, afin de soulager ma mmoire, et ne rien laisser chapper de coures les choses merveilleuses que je rapporte, qu'il a quasi toutes faites en ma prsence : la vrit y est toute entire, dans y avoir rien ajout.
l'gard des Traits qui suivent, je ne me serais pas dtermin les mettre sous la presse, si, quelques uns de mes amis ne s'taient servis de l'ascendant qu'ils ont sur moi, pour m'y obliger. Je souhaite que les Curieux et les initis dans les principes y trouvent quelque chose qui leur fasse plaisir ; et que ceux qui ne regardent la lecture que comme un amusement ne s'imaginent pas d'avoir perdu leur temps que de l'avoir employ les lire. C'est l'unique vue que j'ai eu en les donnant lire au public.