Napoleon III et sa politique

L'Empire, c'est la paix avait dclar le futur empereur Bordeaux, le 9 octobre 1852. Cette phrase lui a t beaucoup reproche. S'il est vrai que les armes du Second Empire ont combattu un peu partout dans le monde sous le rgne de Napolon III, cela ne signifie pas que le neveu a voulu singer l'oncle et faire moisson de gloire militaire. Le plus souvent, la guerre fut vraiment pour lui un moyen de politique trangre. Derrire les campagnes et les batailles, il y avait des projets qui n'taient pas, en principe, de conqutes. Napolon III ne rva jamais de dominer l'Europe par la force et d'y chevaucher la tte de ses rgiments. Ne se considrant pas comme un chef de guerre, il ne prit la tte des armes que parce que sa conception du mtier d'empereur et son nom le lui imposaient. Les principes de sa politique extrieure furent en revanche contradictoires. Dans ce domaine aussi, faute d'une vraie synthse de ses aspirations, Napolon III connut l'chec. Gnreux et visionnaire dans les principes, il se proccupa peu des instruments classiques de la politique trangre. Il ne fit pas confiance au personnel spcialis pour la mise en oeuvre de sa politique. Enfin, il ne dota pas son Empire d'une arme assez forte pour faire face aux circonstances.

En politique trangre. Napolon III volua aussi en conspirateur. Il tenait souvent ses ministres l'cart de sa rflexion et dvoilait ses projets au dernier moment. Cela lui valut des conflits avec les ambassadeurs ou les fonctionnaires des ministres. Les titulaires du prestigieux portefeuille, qu'il s'agisse de Drouyn de Lhuys (1852 puis 1862), Walewski (1855), Moustier (1866), La Valette (1868), La Tour d'Auvergne (1869 et 1870), Daru (1870) ou Gramont (1870), ne furent, la plupart du temps, que des excutants. Le rsultat de cette politique personnelle, dfinie sans concertation, fut brillant jusqu'en 1860, dclinant dans les annes qui suivirent, enfin catastrophique en 1870...