Plan de reforme de la societe des Francs-macons

Il y a loin du jeune auteur du Plan de rforme de la Socit des Francs-Maons celui des Considrations sur la France. Quand il adresse au duc Ferdinand de Brunswick, Joseph de Maistre a vingt-neuf ans. Avocat fiscal gnral surnumraire au snat de Savoie (en 1774), voici deux ans peine qu'il a t nomm substitut effectif. cette poque, Joseph de Maistre est membre de la loge maonnique Saint-Jean des Trois Mortiers, l'Orient de Chambry (fonde en 1749 sous les auspices de la Grande Loge d'Angleterre).

En 1778, il rejoint la loge de la Parfaite sincrit, sous les auspices de la Rforme cossaise; et il est en mme temps membre du Collge particulier de Chambry o il tient le rang de Grand Profs (grade institu au grand convent des Gaules en 1778) et de Chevalier maon de la Cit Sainte, dernier grade, en France, du rgime rectifi.

Dans les annes qui prcdent la Rvolution, Maistre se montre favorable l'esprit de rforme. Mais non la rvolution. La suppression des parlements provinciaux dtermine, semble-t-il, ce changement et l'invasion de la Savoie par les armes de la Rvolution, en septembre 1792, le jette dfinitivement dans le camp adverse. Ds 1793 suivront les Lettres d'un royaliste savoisien, destines circuler clandestinement dans la Savoie occupe. Les deux premires ditions des Considrations sortirent des presses Lausanne en 1797.