Traite des representations et des correspondances

Ce n'est pas le vers: Les parfums, les couleurs et les sons se rpondent, qui manifeste le plus l'influence d'Emanuel Swedenborg sur Charles Baudelaire, mais le titre Correspondances et le premier quatrain du pome:

La nature est un temple o de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe travers des forts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Ces regards que Baudelaire rpute appartenir aux symboles, se trouvent tre, chez le prophte du nord, les regards des anges. Ils sont les vivants (et agissants) piliers de ce temple, l'homme, difi sur le modle du Trs-Grand Homme, auquel Swedenborg se rfre tout au long de ce trait visionnaire.

Les choses qui sont dans la nature ne sont que des effets, enseigne-t-il ici, leurs causes se situent dans le monde spirituel. Et les causes de ces causes, qui sont les fins, se trouvent dans le ciel intrieur. D'o Swedenborg dduit, dans une partie essentielle de l'ouvrage (Correspondance des maladies avec le monde spirituel) que les maladies ont aussi une correspondance avec le monde spirituel.

Non pas, il est vrai, avec le ciel, mais avec ceux qui sont dans les enfers, car elles sont du domaine de la mort; elles correspondent aux cupidits et aux passions du mental (animus): les envies, les haines, les vengeances, les lascivets, et autres passions semblables, qui dtruisent les intrieurs de l'homme....

Il y a deux Lumires, rappelle aussi Swedenborg, celle qui appartient au monde vient du soleil, l'autre qui appartient au Ciel vient du Seigneur. L'intelligence provient de la lumire du Ciel. Quand les choses du monde sont claires par la lumire du Ciel, l'homme comprend et devient sage... En tant que ces choses correspondent.)