Un dilemme

Dans ce petit roman ou grosse nouvelle balzacienne, avec une ironie la Flaubert, Huysmans vilipende le bourgeois - de province. Il illustre son inaltrable salet , selon une lettre Zola.

Un notaire de la Marne, Matre Le Ponsart, a bien russi en affaires et se pique de mode parisienne. Son petit-fils Jules vient de mourir de fivre typhode la capitale ; il n'tait pas mari mais une bonne faisait son mnage et l'a soign jusqu' la fin. Pauvre jeune homme faible, il n'a laiss aucun legs ni testament, rien que de bonnes paroles la fille - qui se retrouve quand mme enceinte. Tout l'art du notaire sera d'viter que la fille-mre puisse invoquer un quelconque droit, suivant le Code civil qui ne reconnait pas l'poque la recherche de paternit.

L'hritage - car tel est l'objet des convoitises - reste aux ascendants des deux cts en l'absence de descendant reconnu. Me Le Ponsart, confit en bonne chre, bonne conscience et importance, va donc dbarquer Paris pour liquider le bail et faire emporter les meubles, donnant ses huit jours la bonne pour 33.75 francs compts juste.

Ce qui rvolte la grosse commre du quartier Mme Champagne, papetire experte en cancans et entremises. Mais ni sa grande gueule ni ses appels aux sentiments ne feront quoi que ce soit. La loi est la loi et l'hritage ira o il doit, sans mme un ddommagement pour enfant. D'ailleurs, engendr juste au dbut de sa maladie, qui prouve qu'il soit du dcd ? Le dilemme qui donne son titre au roman est le suivant : ou vous tes la bonne de Jules, auquel cas vous avez droit une somme de trente-trois francs soixante-quinze centimes ; ou vous tes sa maitresse, auquel cas vous n'avez droit rien du tout .