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Depuis près de deux semaines, Ilya avait recommencé à fréquenter les cours d'une manière assidue et passait le plus clair de son temps libre à la bibliothèque. Il avait arrêté la prise de Nalorex depuis huit jours sans aucun problème. L'héroïne et la cocaïne, c'était terminé et l'idée de réussir lui donnait des ailes.
Il ressentit les premiers vertiges à la fin du mois de mai, un matin, au réveil. Il dut se rasseoir rapidement de peur de tomber. La journée fut pénible. Il n'arrivait pas à se concentrer. Il avait l'impression de se promener avec une charge de quelques kilos sur le dos. Le soir il eut de discrets saignements des gencives après le repas et encore d'autres le matin suivant après s'être brossé les dents. L'apparition d'hématomes sur les jambes et les cuisses, pour des chocs minimes, amplifia encore son inquiétude.
Il se trouvait à la bibliothèque. Vers 19 heures, il vit débouler son grand-père qui parcourait la salle du regard, à sa recherche.
- Viens, dit-il, j'ai téléphoné à ton papa, je lui ai décrit ce qui se passait, il veut que je te conduise à l'hôpital, il organise tout, il rentrera après-demain.
Il se soumit à une série interminable d'examens. - levez-vous, enlevez votre chemise et placez-vous debout, la poitrine contre la plaque - mains derrière le dos, respirez profondément... ne respirez plus, tournez-vous... respirez profondément. Il ne pouvait que se soumettre.
Le docteur Brandt devait lui expliquer ce qui lui arrivait. - Je suis désolée de t'apporter une mauvaise nouvelle, dit-elle en s'asseyant sur le bord du lit, le diagnostic est celui d'une leucémie aiguë myéloblastique. Tous les paramètres biologiques sont bons, tu es jeune et en excellent état général, je suis optimiste quant à ton pronostic. Nous arriverons à te guérir.
On commença la chimiothérapie à 15 heures par la mise en place d'une perfusion dans une veine saillante de son avant-bras gauche. Il fallait détruire sa moelle malade. Pourquoi lui ? Qu'avait-il fait ? Guérir. Il acceptait tous les risques pour guérir. Il devait tenir. Coûte que coûte. Le regard fixe, il regardait tomber les gouttes dans la chambre compte-gouttes: 56, 57, 58. Elles étaient la promesse de sa guérison.
Il fut placé à l'isolement dans un flow stérile. La fièvre était permanente. La journée se structurait autour des hémocultures, de la discussion des médecins sur les traitements les plus appropriés qui restaient, en général, peu efficaces et les multiples prélèvements que nécessitait la recherche de germes responsables. Il fallut près d'un mois d'isolement pour que les globules blancs soient de nouveau suffisants pour affronter le monde extérieur. Finalement, rien n'était totalement résolu et sa liberté serait brève puisqu'il devrait retourner à l'hôpital pour une cure de consolidation d'ici quelques jours.
Mercredi son père revint du travail l'air abattu. Il venait lui annoncer une mauvaise nouvelle. Il n'était pas en rémission - ceci ne change rien à ton pronostic. Il faut parfois deux, voire trois cures successives pour induire une rémission complète. L'essentiel est de l'obtenir. Par la suite, tes chances de guérison restent inchangées. Tu dois te battre.
Emmailloté dans un peignoir stérile, il avançait dans le couloir vers la salle des flows, précédé par un infirmier et une infirmière qui lui ouvraient le passage. Il pénétra dans le module. Il était seul, funambule glissant sur son fil tendu au-dessus du vide abyssal. Il se demandait s'il allait s'en tirer. Vaincre le cancer, se remettre aux études.
La fièvre revint, tenace, accablante. Il délirait, se rêvait ailleurs, le soleil sur la peau, sa main dans celle de Franzisca.
Les amis passaient à flots continus. Leur envie de l'aider était sans limites, mais, quoi qu'ils fassent, la barrière entre malade et non-malade persistait, inv
Il ressentit les premiers vertiges à la fin du mois de mai, un matin, au réveil. Il dut se rasseoir rapidement de peur de tomber. La journée fut pénible. Il n'arrivait pas à se concentrer. Il avait l'impression de se promener avec une charge de quelques kilos sur le dos. Le soir il eut de discrets saignements des gencives après le repas et encore d'autres le matin suivant après s'être brossé les dents. L'apparition d'hématomes sur les jambes et les cuisses, pour des chocs minimes, amplifia encore son inquiétude.
Il se trouvait à la bibliothèque. Vers 19 heures, il vit débouler son grand-père qui parcourait la salle du regard, à sa recherche.
- Viens, dit-il, j'ai téléphoné à ton papa, je lui ai décrit ce qui se passait, il veut que je te conduise à l'hôpital, il organise tout, il rentrera après-demain.
Il se soumit à une série interminable d'examens. - levez-vous, enlevez votre chemise et placez-vous debout, la poitrine contre la plaque - mains derrière le dos, respirez profondément... ne respirez plus, tournez-vous... respirez profondément. Il ne pouvait que se soumettre.
Le docteur Brandt devait lui expliquer ce qui lui arrivait. - Je suis désolée de t'apporter une mauvaise nouvelle, dit-elle en s'asseyant sur le bord du lit, le diagnostic est celui d'une leucémie aiguë myéloblastique. Tous les paramètres biologiques sont bons, tu es jeune et en excellent état général, je suis optimiste quant à ton pronostic. Nous arriverons à te guérir.
On commença la chimiothérapie à 15 heures par la mise en place d'une perfusion dans une veine saillante de son avant-bras gauche. Il fallait détruire sa moelle malade. Pourquoi lui ? Qu'avait-il fait ? Guérir. Il acceptait tous les risques pour guérir. Il devait tenir. Coûte que coûte. Le regard fixe, il regardait tomber les gouttes dans la chambre compte-gouttes: 56, 57, 58. Elles étaient la promesse de sa guérison.
Il fut placé à l'isolement dans un flow stérile. La fièvre était permanente. La journée se structurait autour des hémocultures, de la discussion des médecins sur les traitements les plus appropriés qui restaient, en général, peu efficaces et les multiples prélèvements que nécessitait la recherche de germes responsables. Il fallut près d'un mois d'isolement pour que les globules blancs soient de nouveau suffisants pour affronter le monde extérieur. Finalement, rien n'était totalement résolu et sa liberté serait brève puisqu'il devrait retourner à l'hôpital pour une cure de consolidation d'ici quelques jours.
Mercredi son père revint du travail l'air abattu. Il venait lui annoncer une mauvaise nouvelle. Il n'était pas en rémission - ceci ne change rien à ton pronostic. Il faut parfois deux, voire trois cures successives pour induire une rémission complète. L'essentiel est de l'obtenir. Par la suite, tes chances de guérison restent inchangées. Tu dois te battre.
Emmailloté dans un peignoir stérile, il avançait dans le couloir vers la salle des flows, précédé par un infirmier et une infirmière qui lui ouvraient le passage. Il pénétra dans le module. Il était seul, funambule glissant sur son fil tendu au-dessus du vide abyssal. Il se demandait s'il allait s'en tirer. Vaincre le cancer, se remettre aux études.
La fièvre revint, tenace, accablante. Il délirait, se rêvait ailleurs, le soleil sur la peau, sa main dans celle de Franzisca.
Les amis passaient à flots continus. Leur envie de l'aider était sans limites, mais, quoi qu'ils fassent, la barrière entre malade et non-malade persistait, inv
- Format: Häftad
- ISBN: 9782960182309
- Språk: Franska
- Antal sidor: 252
- Utgivningsdatum: 2018-04-01
- Förlag: Harry Bleiberg Consult