Les treintes du diable (tome 1)

C'est dans le pétrin inévitable de l'amour et de la mort, que Wanilo Bertrand Ananou nous entraîne pour puiser avec nous, la matière qui fait ces sept brins de vies dont la vie se joue. Il nous pose devant un miroir déformant - mais fidèle dans les limites de nos grotesqueries - et nous conte nos errements. Ainsi naît l'écrivain: partir des corps au sens lacanien, provoquer le frottis de l'étreinte et se dissimuler derrière sa plume pour peindre le mal et la lumière des flammes, comme Rimbaud fixait des vertiges. Ceci est un pari d'autant plus périlleux qu'il s'accommode du contexte spatio-temporel: le Béninois trône dans ces sept histoires avec ses couleurs bigarrées, ses noms prémonitoires, ses tropismes sentimentaux, son attrait pour le lucre, ses goûts charnels, ses bordels mal famés... et au-delà de tout le champ lexical du micro-organisme qui se grouille sur l'humus, il y a ce léger indicible terriblement vivant, authentique au possible, qui appartient aux créateurs de génie comme... le diable.
Extrait de la préface d'Habib Dakpogan